Pollution numérique : les statistiques montrent que nous sommes encore beaucoup à ne pas nous rendre compte que l’utilisation d’ordinateurs, smartphones et autres appareils numériques impactent l’environnement. Dans une ère de transformation digitale, il est nécessaire d’adopter les bonnes pratiques !
Les réseaux informatiques, les appareils connectés tels les ordinateurs, smartphones ou les data centers sont de gros consommateurs d’électricité. Ils comptent pour plus de 10% de la consommation mondiale ! Cette tendance n’est pas prêt de s’inverser avec l’augmentation des usages vidéo, le boom des objets connectés, la blockchain et le traitement massif de données grâce à l’intelligence artificielle. Tout ceci ne sera pas sans conséquences sur l’empreinte carbone du numérique, qui suscite déjà des inquiétudes. Si des solutions existent pour adresser ce problème, le grand public, néanmoins, est peu sensibilisé à ces enjeux écologiques.
Si les émissions de gaz à effet de serre liées à Internet et aux mails ont dépassé celles du transport aérien, seuls 40% des Français font le lien entre leur ordinateur, leur téléphone et le réchauffement du climat. Beaucoup ne sont pas conscients que l’envoi d’un mail, par exemple, a un impact sur l’environnement.
Qu’est-ce que la pollution numérique ?
Certains désignent comme « pollution numérique », les conséquences environnementales négatives de la numérisation, incluant, la pollution électromagnétique et les usages parasites de l’informatique comme le spam. Ces conséquences négatives proviennent de la consommation d’électricité non négligeable des systèmes, de l’usage de matières premières pour la construction des appareils, et de leur destruction après leur remplacement.
La « pollution numérique » se décompose en deux parties, la première regroupe les conséquences de la fabrication du matériel et la deuxième au fonctionnement du réseau internet.
Matériels
Le matériel présent dans la plupart des nouvelles technologies entraîne une pollution particulaire liée à l’utilisation du silicium.
La pollution numérique est une pollution de plus en plus importante, à la fois néfaste pour l’environnement, mais également potentiellement dangereuse pour l’Homme. Si le monde numérique représentait un pays, ce serait le sixième pays le plus pollueur sur Terre.
Réseaux
En 2016, la consommation en énergie des réseaux représentait environ 2% des émissions de gaz à effet de serre. C’est plus que l’émission de l’aviation civile, alors que celle-ci n’était que de 1% au début du 21ème siècle. Avec l’essor des nouvelles technologies porté par une innovation constante, cette proportion a atteint environ 4% en 2020.
Outre les émissions de gaz polluants, il y a une pollution liée à la propagation d’ondes électromagnétiques (Wifi etc.).
Les sources de pollution numérique
La pollution numérique est protéiforme. Elle va de la fabrication des appareils jusqu’au stockage des données en passant par l’utilisation des logiciels.
Pollution numérique : Fabrication
La fabrication de smartphones, de l’approvisionnement en matériaux à l’assemblage, représente plus de 80% des impacts environnementaux. Les minerais et les métaux précieux contenus dans les appareils électroniques peuvent être toxiques pour les fabricants, au contact de déchets, et pour l’environnement. Certains composants tels que le chrome sont maintenant interdits en raison de leur toxicité.
Les transports ont également une empreinte environnementale importante. Par exemple, un téléphone portable fait quatre fois le tour du monde, depuis l’approvisionnement en matériaux jusqu’au moment où le consommateur l’achète. Les différentes parties d’un appareil électronique proviennent souvent du monde entier, ce qui entraîne de nombreux transports maritimes, fluviaux ou aériens.
Pollution numérique : Pratiques
Les chiffres liés à l’utilisation des appareils numériques sont parlants :
- L’émission numérique de gaz à effet de serre est sur le point de dépasser l’ensemble des industries de l’aviation civile.
- La numérisation représente 16% de la consommation d’électricité
- La consommation d’électricité due à la numérisation augmente de 8,5% par an
Une quantité importante d’énergie, alimentée par des combustibles fossiles ou des énergies renouvelables, est nécessaire pour recharger les appareils, alimenter les infrastructures du réseau téléphonique et stocker les données.
Les datacenters doivent être refroidis en permanence. D’ailleurs, beaucoup se situent dans les pays du Nord, où les températures sont plus basses. Cela permet d’utiliser moins d’énergie à cet effet et c’est généralement moins coûteux. Cependant, il y a des effets secondaires, car cela accélère la fonte des glaces comme en Suède, par exemple.
Les serveurs, qui sont des unités de centres de données, génèrent des tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Pollution numérique : E-déchets et recyclage
Les 710 millions d’appareils électroniques fabriqués en 2015 ont généré 1,5 million de tonnes de déchets, soit l’équivalent de 166 fois la taille de la tour Eiffel.
Le recyclage des appareils est un enjeu environnemental, car la majorité d’entre eux sont envoyés à la décharge et contiennent des éléments potentiellement dangereux pour l’homme et l’environnement. Ils sont généralement acheminés vers des pays du Sud tels que la Chine, où le tri coûte moins cher, mais où le recyclage des appareils électroniques pose déjà problème.
Globalement, seulement 1% des téléphones mobiles sont recyclés.
Des études montrent que de nombreux appareils électroniques reposent également sur une obsolescence programmée. Toutefois, 59% des téléphones mobiles remplacés fonctionnent toujours.
Que pouvons-nous faire pour prévenir la pollution numérique ?
L’action quotidienne contribue grandement à réduire les impacts de la pollution numérique sur notre environnement. Adoptez donc ces actions pour aider l’environnement à se libérer de la pollution numérique :
- Nettoyez votre boîte de réception et désabonnez-vous des Newsletters qui l’encombre et que vous n’avez pas lues.
- Limitez les destinataires en copie dans vos emails.
- Arrêtez les requêtes inutiles lors de la recherche via le moteur de recherche. Vous pouvez accéder directement au site Web requis en les enregistrant dans vos favoris.
- Utilisez la barre d’URL. En utilisant des mots clés précis, vous pouvez contribuer à réduire les émissions de CO2 d’Internet de 5 kg par an.
- Envoyez des courriels plus légers : optimisez les pièces jointes avec des fichiers compressés, des images et PDF basse définition. Si la pièce jointe est très lourde, cherchez des solutions alternatives comme un lien hypertexte à partir d’un document. Attention ! L’usage des sites de transfert de fichiers lourds n’est pas la solution la plus écologique.
- Limiter l’utilisation du Cloud au maximum et donner la priorité au stockage local.
- Donnez la priorité à la télévision par rapport au streaming car les vidéos en ligne représentent plus de 60% du trafic et regarder un streaming HD émet autant de CO2 que de fabriquer, transporter et lire un DVD.
- De même, privilégiez votre poste radio plutôt que le web.
- Prêtez attention et apprenez à reconnaître les étiquettes sur les matériels informatique que vous achetez. Vous pouvez contribuer à réduire la pollution numérique en achetant du matériel informatique moins polluant qui favorise les économies d’énergie.
- Éteignez votre box et votre ordinateur lorsque vous partez de chez vous.
- Utilisez votre téléphone fixe pour passer un coup de fil plutôt que votre téléphone portable.
- Gardez vos objets numériques le plus longtemps possible.